Il y a de nombreuses espèces appelées "
fourmi rousse " dans le monde. Nous, en France, nous
désignons ainsi la Formica rufa. On la connaît
surtout pour ses grandes fourmilières et ses "
piqûres " d'acide.
Issues d'un ancêtre commun avec les guêpes et
les abeilles il y a plus de 100 millions d'années,
les fourmis se sont répandues dans le monde entier,
dans tous les milieux naturels au cours des siècles.
Elles sont sans doute 20 000 espèces à peupler
la Terre. Les fourmis rousses sont parmi les plus
évoluées des espèces connues.
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Alimenttion :
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OMNIVORE :
es fourmis rousses sont omnivores. Elles se nourrissent de
proies animales (33 %), de la sève des arbres (4,5
%), de champignons (0,3 %) et de graines (0,2 %), ainsi que
de miellat de pucerons.
Nourrir la colonie est la tâche des ouvrières
les plus âgées ; à la fois plus rapides
et plus entreprenantes, elles sont les « initiatrices
du travail », ou « fourrageuses ». Celles qui
chassent sont les plus agressives. Dès le printemps,
de jour comme de nuit, mais surtout entre 7 heures et 19
heures, la fourrageuse part seule pour retrouver les pistes.
Lorsqu'elle rentre à la fourmilière, la fourmi
marque son trajet en déposant sur le sol des gouttes
d'une sécrétion odorante appelée «
phéromone de piste » (produite par des glandes
de son abdomen). Cette piste odorante sert à
retrouver le chemin et à guider les autres
ouvrières vers les sources de nourriture ; la
quantité de phéromone déposée
augmente avec la richesse de la source de nourriture.
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Reproduction :
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VIPARES : les ambryons se développent dans un
oeuf à l'extérieur du ventre de la
femelle.
Les fourmis rousses vivent en colonie. Celle-ci comporte une
ou plusieurs reines qui se consacrent uniquement à la
ponte des œufs, et de multiples ouvrières,
stériles, chargées de toutes les autres
tâches. Au printemps, certains œufs donnent naissance
à des fourmis ailées sexuées,
mâles et femelles, qui assurent la reproduction.
Seules quelques-unes de ces femelles survivront et
deviendront reines.
La ponte est l'unique tâche qui échoit aux
reines. Tous les jours, chacune monte jusqu'à une
chambre de ponte, dans les étages supérieurs
du nid, et pond une dizaine d'œufs, puis regagne les
profondeurs de la fourmilière.
Jaunes ou blanchâtres, ces minuscules œufs, de 0,2
à 1 mm, composent, avec les larves, le couvain.
Sitôt pondus, ils sont immédiatement
transportés par les ouvrières nourrices dans
des chambres spéciales, les couveuses, à
différents niveaux de la fourmilière, pour
bénéficier des meilleures conditions
climatiques (humidité et chaleur). Constamment
léchés, les œufs deviennent collants, ce qui
facilite leur transport. Les ouvrières qui s'occupent
du couvain, nées au cours de l'été
précédent, élèvent les jeunes
larves avec les réserves de graisse qu'elles ont
accumulées.
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Le saviez-vous ?
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Les fourmis rousses cohabitent avec de nombreux
invertébrés (quelque 3 000 espèces),
espèces myrmécophiles (littéralement
« qui aiment les fourmis »), qui utilisent parfois
les ressources de la fourmilière et
bénéficient de ses conditions thermiques
avantageuses. Cette hospitalité des fourmis peut
être bienveillante, tolérante ou
intéressée.
Les fourmis rousses élèvent ainsi les
pucerons. Les pucerons aspirent la sève avec leur
rostre, et rejettent une matière sucrée, ou
miellat. Pour récolter ce miellat, les fourmis
entretiennent des colonies de pucerons ou de cochenilles
d'espèces différentes, qu'elles sollicitent
continuellement, provoquant ainsi chez ces insectes une
sécrétion accrue de miellat.
Les fourmis chargées de repérer les
colonies de pucerons ne sont pas les mêmes
fourrageuses que celles qui chassent. Ces fourmis trayeuses
sont toutefois capables de tuer et de dévorer les
ennemis de leurs précieux pucerons.
Ainsi, les gardiennes des pucerons tuent les
coccinelles adultes (qui consomment, chacune, une
soixantaine de pucerons par jour) ainsi que leurs larves (1
000 à 2 000 pucerons dévorés au cours
de la vie larvaire). De même, les fourmis chassent les
phalènes, dont les chenilles se nourrissent des
feuilles dont la sève alimente les pucerons.
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